Jamais aucun dirigeant d’entreprise britannique ne s’est offert un salaire aussi important. Denise Coates, fondatrice et actuelle CEO du groupe de jeux d’argent en ligne Bet365, s’est signée un joli chèque de 279 millions $ nets en guise de paye pour le compte de l’exercice 2017. Mais dans un secteur fortement critiqué en raison de l’importante croissance du nombre de joueurs dépendants, ce nouveau record ne passe pas forcément bien.
Les revenus hors norme de Denise Coates
En créant Bet365 en 2000, Denise Coates a réussi à se positionner intelligemment dans ce qui allait devenir l’un des secteurs les plus prospères sur le globe. Aujourd’hui, un peu moins de 20 ans après, elle en tire les bénéfices. Et on peut dire qu’ils sont à la hauteur des attentes de la cinquantenaire diplômée en économétrie. On peut même s’avancer en affirmant qu’ils vont un peu au-delà de ses attentes initiales. Mais loin de s’en émouvoir, celle que certains ont surnommé la « queen » des bookmakers en ligne, en profite. Ainsi, pour le compte de l’exercice passé, elle s’est offert un généreux salaire de près de 220 millions £. Un salaire annuel auquel s’ajoutent par ailleurs ses dividendes sur les 50 % d’actions du groupe qu’elle détient ; soit 45 millions £ pour le compte de la même année. C’est simple, aucun dirigeant britannique ne s’est jamais offert un tel salaire. Et même dans le reste du monde, Denise Coates bat à plate couture toutes les autres femmes chef d’entreprise.
Sévèrement critiquée
Mais cet exploit financier est loin de faire l’unanimité dans l’opinion publique. Il faut en effet dire que le contexte actuel en Grande-Bretagne est assez peu favorable à ce genre d’étalage de richesses, notamment dans le secteur des jeux d’argent en ligne. Un secteur que de plus en plus d’élus de tous les bords appellent à réguler plus fermement afin, notamment, de combattre le blanchiment d’argent, mais aussi et surtout, la dépendance au jeu. En effet, avec plus de 430 000 joueurs reconnus comme dépendants aux jeux de hasard et plus de 2 millions de joueurs présentant un risque du même type en 2015, le Royaume-Uni fait face à une véritable pandémie qui touche des couches de plus en plus jeunes. Une situation qui coûte chaque année au gouvernement britannique, de 260 millions £ à 1,2 milliard £. Ainsi, bien qu’ayant aujourd’hui, le marché local des jeux d’argent en ligne le plus important de la planète, le Royaume-Uni est inquiet.
Dans un tel contexte, l’étalage de la richesse de la patronne de l’une des plus grosses firmes du secteur passe mal. Des élus travaillistes n’hésitent d’ailleurs pas à qualifier d’obscènes, les montants exorbitants que s’octroient la dirigeante de Bet365 en guise de salaire.
Money, again and again
Mais tout cela ne semble pas attendrir Denise Coates. Celle qui est aujourd’hui classée 12ème fortune du Royaume-Uni par le magazine Forbes continue en effet de multiplier les performances. Pour le compte de l’exercice écoulée, Bet365 a ainsi dépassé la barre des 50 milliards £ de paris encaissés, avec une croissance nette de ses bénéfices de l’ordre de 31 %. Pour mériter sa prochaine paye, la grande patronne du groupe continue donc à mener son équipe vers de nouveaux sommets.
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