National Betting Authority de ChypreEn ce moment, les autorités de l’île de Chypre en Mer Méditerranée s’inquiètent beaucoup de la hausse importante enregistrée par les jeux dans le pays.

Ainsi, elles craignent que cela ait un impact négatif sur la population locale en augmentant les cas d’addiction et en fragilisant encore davantage les plus pauvres.

C’est précisément la raison pour laquelle une proposition est à l’heure actuelle en discussion. Cette dernière envisage d’interdire purement et simplement les jeux aux personnes à faible revenu.

22% de hausse pour les jeux à Chypre d’une année sur l’autre

Le lundi 13 mars dernier, la directrice de la National Betting Authority à Chypre (Ioanna Fiakkou) a dévoilé des chiffres en forte hausse du marché des jeux local. Au cours de l’année 2022, il a atteint pas moins de 959 millions d’euros, ce qui représente une augmentation d’à peu près 22% par rapport à l’année précédente. Un tel chiffre correspond carrément à environ 3,5% du Produit Intérieur Brut du pays.

A titre de comparaison, cette activité ne représentait que seulement 0,9% du PIB, en 2016. Notons d’ailleurs au passage que l’Etat chypriote a collecté 11,75 millions d’euros sous forme de taxes sur les jeux en 2022 et que cet argent a été reversé à la Cyprus Sports Organization et à d’autres fédérations sportives sur l’île.

Une augmentation qui inquiète les autorités

Cette forte augmentation des jeux à Chypre rapporte gros au pays. Néanmoins, elle inquiète également les autorités qui intensifient d’autant plus leurs efforts pour limiter au maximum la dépendance. Ainsi, un nouveau programme de traitement de l’addiction est sur le point d’être mis en place dans le district de Famagusta à l’est de l’île.

De plus, une proposition est à l’heure actuelle à l’étude au sein du ministère de la Santé pour la création d’un programme de dépistage via le système national de santé. Celui-ci envisage de permettre un traitement préventif aux joueurs problématiques qui présentent des signes précoces d’addiction.

Enfin, Ioanna Fiakkou a également évoqué une dernière proposition encore en discussion pour le moment. Celle-ci prévoit la création d’une plateforme d’auto-exclusion sur laquelle serait inscrite d’office certaines personnes.

Cela concernerait l’ensemble des bénéficiaires de l’aide sociale, en particulier ceux qui reçoivent le revenu minimum garanti. En conséquence, ces derniers ne pourraient plus s’adonner aux jeux à Chypre.

Une proposition en vue de l’ouverture du City of Dreams Mediterranean

Cette dernière proposition extrêmement stricte et liberticide a été développée suite à une série de cas où des bénéficiaires du revenu minimum garanti ou d’une allocation d’invalidité ont dépensé tous leurs fonds dans les jeux.

Elle intervient également dans le cadre de l’assouplissement depuis 2022 des restrictions liées à la pandémie internationale de coronavirus Covid-19 qui a permis une augmentation des visiteurs dans les établissements de jeux.

De plus, l’île se prépare aussi et surtout à l’ouverture très attendue du City of Dreams Mediterranean. Développé par l’opérateur Melco Resorts & Entertainment pour un budget de 630 millions de dollars, cet immense hôtel-casino inspiré de ceux de Las Vegas ou de Macao doit être inauguré au cours de l’été prochain.