Le Bureau de Coordination et d’Inspection des Jeux de Macao a rendu publics les chiffres concernant les revenus bruts du jeu dans les casinos de Macao. Et contrairement aux prédictions de certains observateurs et analystes, les choses ne s’améliorent pas vraiment pour le Territoire Autonome chinois.
Au contraire, ce mois de septembre se révèle le plus mauvais depuis le début de cette année 2019. En cause, une chute des taux de fréquentation sur fonds de crise géostratégique et de troubles socio-politiques dans la région.
Septembre rouge…
Après un premier semestre clairement décevant, Macao avait à cœur de finir l’année en beauté, avec un minimum de croissance par rapport à l’exercice précédent. Mais les résultats de juillet et août ont tôt fait de semer encore un peu plus le doute dans la tête des analystes les plus sceptiques.
Malheureusement, septembre vient de s’achever en emportant encore une partie de ces espoirs de croissance retrouvée. En effet, avec « seulement » 2,7 milliards $ (22,1 milliards de patacas) de revenus bruts des jeux, le troisième mois du troisième trimestre enregistre les résultats les plus bas de l’année. Comparativement au mois d’août, cela représente une nouvelle baisse de 10%.
Mais il faut dire que cette baisse des revenus mensuels avait été anticipée par la plupart des observateurs dès la fin du mois de juin. Elle est cependant plus élevée que prévue. Par ailleurs, l’analyse sur un an révèle tout de même une croissance par rapport au mois de septembre 2018. En effet, sur un an, c’est une évolution à la hausse de 0,6% qui se dégage.
Un résultat qui s’explique aisément quand on tient compte du fait que le mois de septembre 2018 avait été notamment marqué par le passage du typhon Mangkhut. D’une violence rare, ce dernier avait entraîné une fermeture de tous les casinos de Macao pendant 33 heures et impacté fortement la fréquentation des établissements de jeu pendant plusieurs jours.
Géopolitique et macro-économie
Après quelques années de déclin de ses recettes en raison de la nouvelle politique chinoise anti-corruption, Macao semblait avoir réussi à redresser la pente. Malheureusement, la Mecque asiatique des casinos doit aujourd’hui faire face à une conjugaison de plusieurs facteurs qui pourraient affecter ses résultats pendant encore plusieurs mois.
Celui qui est évoqué de plus en plus aujourd’hui, c’est la guerre commerciale qui oppose les deux premières puissances mondiales. Tandis que la Chine et les Etats-Unis se rendent coup pour coup dans un combat de titans, les effets sur l’économie chinoise et sur la monnaie locale (le yuan) se font ressentir à divers niveaux.
Pour les opérateurs de casinos macanéens, elle est notamment responsable de l’érosion du pouvoir d’achat de ses visiteurs qui viennent encore, pour beaucoup, de Chine continentale. Et il faut dire que la politique de lutte contre la corruption de Pékin n’arrange pas les choses.
Déjà quelque peu réticents, les gros parieurs qui font le voyage sur Macao ne peuvent plus vraiment compter sur les junkets, ces tour-opérateurs spécialisés dans les crédits de jeu.
Mais Macao subit également les conséquences de la crise socio-politique qui secoue Hong-Kong depuis maintenant quelques mois. La proximité entre les deux territoires, dont le second sert souvent de site de transit vers le premier, a une incidence assez logique sur le tourisme, et par conséquent, sur le secteur macanéen des casinos.
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