A 96 ans, Stanley Ho, celui qu’on surnomme « le parrain » des casinos de Macao semble avoir misé ses derniers jetons. Le milliardaire hongkongais a en effet annoncé son retrait définitif de toute activité à partir de juin prochain. Il cède officiellement ses fonctions à Daisy Ho, sa fille et disciple depuis plusieurs années dans le secteur. Retour sur le parcours exceptionnel de « celui qui réalise les rêves »…
Stanley Ho et Macao, une longue histoire d’amour
Bien qu’il soit né à Hong Kong au début des années 20, c’est à Macao que Stanley Ho a passé le plus clair de sa vie, et c’est aussi là qu’il a bâti son empire. En effet, c’est dès 1942, alors qu’il n’a encore que 21 ans, que le jeune Stanley Hung-Sun débarque sur ce qui est aujourd’hui la Région Autonome de Macao. Fuyant l’invasion japonaise, il arrive sur l’île avec l’ambition de rapidement devenir riche afin de redorer le blason de sa famille, ruinée quelques années plus tôt. Et les choses vont plutôt bien se passer pour ce jeune homme curieux au flair exceptionnel. Très tôt, il se lance en effet dans différentes activités : commerce international, transport maritime, tourisme, immobilier, etc. En quelques années, il se constitue un solide patrimoine et devient l’un des jeunes hommes les plus en vue de la cité.
Puis en 1962, il parvient, grâce à l’influence de son beau-père, à obtenir le monopole sur le secteur des jeux d’argent à Macao. Jusque-là détenu par la famille FU, ce nouveau monopole va permettre à Ho de réaliser ses ambitions les plus folles, tout en faisant de Macao, une cité riche et prospère. Structurant le milieu et créant de nombreux établissements, il attire des joueurs de toute l’Asie et même d’ailleurs, faisant progressivement de Macao, la nouvelle destination pour les amateurs de jeux de casino. Grâce aux importants revenus générés par le secteur, Ho devient l’homme le plus influent de Macao et un véritable « Dream Maker ».
La fin du monopole et des dernières années
En 2002, à la faveur du retour de Macao sous le giron chinois, les magnats de casinos américains parviennent à mettre fin au monopole de Ho sur le secteur. Il y aura régné sans partage pendant 40 ans ! Face à la nouvelle concurrence, le président du groupe SJM Holdings résiste même s’il cède logiquement beaucoup de terrain. Les affaires du milliardaire hongkongais sont ensuite secouées par la crise qui frappe de plein fouet les casinos macanéens suite à la politique anti-corruption déclenchée par XI Jinping en 2012. Mais le groupe s’en sort assez bien et renoue avec la prospérité à partir d’août 2016.
Un passage de témoin en famille
Pour lui succéder à la tête de SJM Holdings, Stanley Ho a désigné Daisy, sa fille de 53 ans. Directrice Exécutive du groupe depuis l’an dernier, elle a une parfaite maîtrise du secteur grâce aux nombreuses années d’expérience acquises auprès de son géniteur. Dès le 12 juin prochain, à l’issue de l’AG du groupe, elle sera officiellement nommée CEO de SJM. Mais Daisy Ho est loin d’être le seul membre de la famille à être impliquée dans le monde des affaires, et des jeux d’argent plus particulièrement. Lawrence Ho, frère cadet de Daisy, est lui aussi très actif dans le milieu. A 42 ans, le jeune milliardaire dirige Melco International, une autre géant des casinos présent à Macao, Manille, ainsi que dans plusieurs autres pays d’Asie.
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